L'histoire du verre

Les origines de la verrerie se perdent dans les ténèbres de l’histoire. Sa naissance peut se situer entre l’âge du bronze et celui du fer; en effet un bas-relief représentant un mouleur de verre et datant de plus 2000 ans avant Jésus-Christ a été retrouvé dans le temple égyptien de Beni-Hassan. Pline parle avec respect des Verriers de Sidon.

D’autres auteurs affirment que les Egyptiens furent des verriers très supérieurs aux Phéniciens. En revanche, nous ne savons presque rien de la verrerie grecque, évoquée seulement par quelques citations d’Aristote.

C’est seulement vers l’an 31 avant Jésus-Christ que la fabrication du verre coulé semble avoir débuté à Rome. Bien qu’on ait retrouvé du verre enchâssé dans des fenêtres en bronze sur le site de Pompéi, il faudra attendre le Xl siècle pour voir l’apparition de feuilles de verre soufflées dans des fenêtres.

C’est au XV siècle que les Vénitiens et en particulier les verriers de Murano mettent en oeuvre des vases d’une incomparable finesse et d’une extraordinaire complication, des verres teintés dans la masse, dorés, émaillés ainsi que des miroirs d’une qualité éblouissante dont ils surent durant deux siècles garder jalousement le monopole. Il fallut attendre le 17eme siècle pour réussir à créer en France une industrie qui pût vraiment concurrencer la verrerie vénitienne.

Colbert fit porter principalement son effort sur la fabrication des glaces car il voyait avec déplaisir sortir de France des sommes énormes consacrées à l’achat de miroirs de Venise créant ainsi un déficit considérable dans la balance du commerce extérieur de l’époque. Sur l’ordre de Colbert, des gentilshommes verriers de Normandie, les Nehou, installés prés de Cherbourg. à Tourlaville, se mirent à l’oeuvre au compte de la Manufacture Royale des Glaces. Grâce à leur habilité, ils parvinrent rapidement à obtenir des miroirs de bonne qualité et les Vénitiens installés en France à grand frais purent repartir dans leur patrie. En mettant au point le procédé de coulée, Louis-Lucas de Nehou eut l’honneur d’affranchir totalement la fabrication française des procédés en usage à Venise. Au 18eme siècle, la Manufacture traversa des moments critiques mais la fabrication s améliora, les prix baissèrent, parallèlement des fabriques naissaient en Allemagne, en Angleterre et en Espagne, mais leur fabrication n’égalait pas celle des Français. De nombreuses entreprises naquirent au 19eme siècle. En France, Saint-Gobain et Saint-Quirin fusionnèrent et la Glacerie de Montluçon fut absorbée par cette association. En 1823, une verrerie fut fondée à Aniche et en 1835 on y commençait à fabriquer du verre à vitre soufflé. En 1856 on y entreprenait la fabrication des glaces.

Parallèlement au développement des glaceries françaises au XIX’ siècle, des sociétés belges s’installent en France, mais une glacerie française parfaitement outillée et installée à Boussois les absorbe.

Depuis les années 60, les grands verriers mondiaux ont adopté pour la fabrication du verre plat le procédé FLOAT-GLASS. Cette technique, mise au point par la firme anglaise Pilkington consiste à faire flotter à la sortie du four de fusion sur un bain d’étain, en atmosphère contrôlée d’azote et d’hydrogène, un ruban de verre en continu. Aujourd’hui de par le monde, plus de 120 floats produisent environ 17 millions de tonnes de verre plat par an.